Tapisserie d'après un carton de Jean Lurçat (1892- 1966)
France, Aubusson, probablement l’Atelier Suzanne Goubely
Tissée en laine et coton (trame en laine, chaine en coton)
Signature du peintre cartonnier
1943
Comme l’indique la date tissée en bas à droite de l’œuvre, elle fut composée en 1943 alors que Jean Lurçat est résistant dans le Lot. Sûrement mise sur métier alors que la zone libre avait été abolie, c’est donc « au nez et à la barbe des Allemands présents dans la ville et circulant dans les ateliers que la tapisserie a été réalisée »* probablement dans les ateliers Goubely, même si, sur cette édition la signature de cet atelier est manquante.
Nous savons que ce carton « a été tissé en sept exemplaires, cinq dans l’atelier Goubely de juillet 1943 à octobre 1946 et, avec une variante, deux dans les ateliers Picaud en 1952. »
Un autre élément très important de cette tapisserie qui se retrouve dans les différentes versions, c’est bien évidemment les vers du célèbre poème Liberté de Paul Éluard qui sont repris.
Jean Lurçat est né en 1892 à Bruyère et meut en 1966 à Saint Paul de Vence. Jean Lurçat se lance dans des études de médecine mais abandonne rapidement cette voie. Il rencontre Jean prouvé à Nancy, et commence alors leur collaboration. En 1912, il s’installe à Paris avec son frère André (architecte) et suit des cours à l’Académie Colarossi. Il y rencontre alors les grands noms de la peinture du XXe siècle comme Henri Matisse, Paul Cézanne et Auguste Renoir. Jean Lurçat débute son aventure textile par le petit point avant de se concentrer à la tapisserie.
L’œuvre tissé de Jean Lurçat est magistral. L’artiste est internationalement connu et son nom est étroitement associé au renouveau de la tapisserie française dans les années d’après-guerre. Il est le peintre-cartonnier le plus important du XXe siècle. En 1947, Lurçat devient Président de l’Association des Peintres Cartonniers de Tapisserie. L’A.P.C.T. groupe les artistes qui ont le plus efficacement participé à la Renaissance de la Tapisserie, c’est-à-dire qui ont compris l’absolue nécessité non seulement de ré-adopter le langage premier de cet art essentiellement mural, mais encore de procéder parallèlement à la réorganisation de l’industrie dont il dépend. » (Texte de présentation de l’A.P.C.T.)