Philippe Hiquily est une figure de la sculpture de la seconde moitié du XXe siècle, et particulièrement du travail du métal, aux côtés de son ami César Baldaccini, dont il fait la rencontre aux Beaux-Arts de Paris en 1947. C’est d’ailleurs au sein de l’Académie et dans l’atelier de Gimond Janniot que Philippe Hiquily découvre le travail du fer, qui apprivoisé d’années en années, donnera les sculptures en bronze qui font aujourd’hui encore sa renommée. De l’Ecole des Beaux-Arts, il obtient le Prix de Sculpture en présentant son œuvre Neptune. A la suite de ce cursus où il apprend les techniques élémentaires de modelage, Philippe Hiquily s’intéresse à la Grèce, à la Préhistoire et plus particulièrement à l’archéologie dont il s’imprègne des codes au Musée de l’Homme. Au même moment, il découvre le travail de Julio Gonzalez au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, et notamment la technique de la soudure autogène, dont il va se nourrir pour élaborer ce qu’il nomme le Métal Direct. En 1954, il s’installe rue Raymond Losserand, dans un atelier qu’il occupe jusqu’en 1988, et qui lui permet de travailler librement, en accord avec son rejet de tout système ou de tout mouvement.
Philippe Hiquily explore les possibilités de deux principaux matériaux : la tôle de fer rouillée et oxydée à l’acide, et le laiton, toujours, de récupération. En 1959, Philippe Hiquily rencontre le marchand René Rasmussen. De cette rencontre se profile une année de reconnaissance pour l’artiste, qui grâce au soutien de son ami Isamu Nogushi, a l’honneur de présenter ses pièces à la galerie The Contemporaries à New York. Il remporte le Prix Critiques à l’occasion de la première Biennale de Paris, en 1962. A la suite de ces deux évènements, l’artiste reçoit plusieurs commandes de musées nationaux. Il est également sollicité par de nombreux architectes urbanistes pour des chantiers publics (au sein desquels 1% des travaux sont consacrés aux œuvres artistiques). A partir de 1964, l’artiste insère des objets quotidiens dans ses sculptures (par exemple L’Horloge de 1962, ou Parabella de 2008). Les “créatures hiquilyennes” que crée l’artiste présentent des formes étirées, aux allures d’insectes, avec un caractère de majesté sévère, d’immobilité ou de gravité, imprégnées d’un “primitivisme volontaire ». Ses figures féminines, dont l’ambiguïté entre sexualité et castration interroge, sont simplifiées, et non stylisées comme le précisait l’artiste.