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Publications
Exposition
03.06.2015

JON ERIC RIIS / MARCEL MAROIS - MEN AT THE LOOM

Ces artistes  usent d’un processus propre à la métamorphose : le détournement et l’appropriation d’images. Jon Eric Riis, pour cette exposition, s’est porté principalement sur la figure de l’Homme, quant à Marcel Marois, lui, demeure toujours très attentif à la nature.

L’œuvre de Jon Eric Riis abonde de références aux Mythes et Idéaux des cultures du Passé. Comme par exemple avec Young Icarus et cette élégante silhouette masculine de dos, aux ailes reprises à coté et tissées en 3 dimensions. L’artiste crée aussi un vêtement type dont la silhouette légèrement évasée, aux manches larges, devient un court manteau ou veste qui ne sont pas destinés à être portés. L’ouverture médiane du vêtement permet de découvrir un éventuel décor intérieur. En Asie, le vêtement est bien plus qu’un phénomène de mode : il matérialise l’appartenance sociale ou religieuse. Sorte de monde symbolique endossable, il est toujours porteur de message, comme en témoigne, par exemple, the Ancestors’ coat, tissé spécialement pour l’exposition et encore en cours de tissage. L’extérieur est orné de visages humains, sans cheveux, des visages qui ne sont pas stéréotypés mais pourtant presque interchangeables! L’artiste connaît la forte symbolique du vêtement dans les différentes cultures et à toutes les époques. Il joue avec le caché/ révélé et met en exergue un jeu entre l’intérieur et l’extérieur. Il nous surprend en nous révélant un message…ici, l’intérieur reprend la tête d’un singe, l’ancêtre de l’Homme !

Quant à Marcel Marois, ces tapisseries récentes sont de plus en plus abstraites, il y a un effacement quasi-total de toutes traces naturalistes. Pourtant, l’iconographie à sa source, provient de la pixellisation d’une image, souvent extraite de la presse locale, évoquant par exemple des baleines échouées, des phoques… puis déformée par les passages répétés à la photocopieuse et par la suite, au tissage. Mais Les référents sont progressivement gommés par les formes géométriques, comme par exemple dans la tapisserie Double Horizons ou encore avec Averse Chromatique. Ces métaphores évoquent la nécessité de l’engagement environnemental, l’urgence de renoncer à une nature qui serait seulement ornementale. En tissant son propre univers visuel, l’artiste pose un regard vigilant sur notre monde fragile, sur cette nature vitale. Sur la trame de l’Histoire, il fixe l’altération irréversible du monde.